Les croix de la ville de Bucarest. Problèmes de sociologie religieuse

Authors
IRINA STAHL
Pages
p. 387-411
Abstract
Dans la présente étude, je m e propose d’analyser un phénomène qui, depuis les vingt dernières années, a pris un essor considérable à Bucarest : le marquage de l’endroit où quelqu’un a perdu la vie par un m onument en form e de croix. Entre 2000 et 2010 j’ai répertorié 204 cas, j’ai interrogé les personnes qui les ont érigées, des prêtres qui les ont bénies, mais aussi d’autres habitants de la ville. En essayant de voir le phénom ène dans son ensem ble, j’ai analysé de plus près qui sont les personnes pour lesquelles on érige ces m onum ents et je les ai localisées sur le plan de la ville. Des questions pertinentes sont apparues. Pour les répondre j’ai proposé plusieurs hypothèses qui néanmoins resteront à être confirm ées par la suite des travaux. En partant d’un cas concret, je décris par la suite les pratiques et les coutum es liées à ce type particulier de m ort. Car il s’agit d’une mort dangereuse, autant pour le disparu (qui risque de ne pas trouver la paix), que pour ses proches (qui risquent d’être hantés par l’esprit errant). Cela demande un renforcem ent des pratiques, tout comme l’accomplissem ent des rituels spécifiques. Le phénom ène décrit n’est pas nouveau. Il s’inscrit dans un ensemble des pratiques et des croyances religieuses relatives à la m ort, présentes de manière constante et ininterrompue chez les Roumains, malgré les décennies d’interdictions communistes.
Keywords
monuments aux morts, croix routières, rituels funéraires, religion, mort, ville, espace.